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Justin Bieber Purpose cover

Pour les midinettes, Justin Bieber est le summum de la musique à mèche. Pour les fans de musique, Justin Bieber représente le mal, coincé entre Céline Dion et Britney Spears, une sorte de tabou auditif qu’il est de bon ton de mépriser. Que j’ai moi-même méprisé auparavant !

À part « Baby oh », je ne connaissais pas grand chose du blondinet. Je ne cherchais pas à le connaître non plus. Et puis, il y a eu ce titre improbable.

Le jeune homme change d’univers, fait passer un message à ses fans de la première heure en leur demandant « où ils sont maintenant » et apprend à s’entourer pour proposer du son neuf. Aux manettes, Diplo et Skrillex, le bon flic et mauvais flic de la production. Diplo est l’homme capable du pire comme du meilleur : de sortir un classique avec son album Florida, de refiler une de ses prods pour en faire l’hymne féministe de Beyoncé, de faire danser avec Major Lazer. Skrillex représente une autre définition du mal, une musique en sorte de craie sur le tableau avec une coupe de balai à chiottes, un Milouse du dubstep.

Le plus hallucinant dans cette histoire est que la réunion des trois lascars donne une mélodie pop travaillée et imparable. Le New York Times a d’ailleurs interviewé Diplo, Skrillex et Bieber pour comprendre l’alchimie née lors de la création du morceau.

On aurait pu croire à un coup d’une fois, que l’on range dans les plaisirs coupables et basta. Mais Bieber récidive en rappelant seulement Skrillex pour un morceau efficace, « What do you mean ».

Nouveau gros coup dans les charts, il s’affirme et on commence à parler du marronier de l’album de la maturité. Comble de la rédemption, Justin poursuit son ascension fulgurante en rivalisant face à Questlove des Roots chez Jimmy Fallon…

… et est adoubé par la prêtresse de la pop, Florence + The Machine.

Purpose est sorti le 13 novembre et je me suis surpris à l’écouter pour voir si la magie opère encore. Soyons honnête, ce LP ne va pas directement se glisser dans ma discographie ultime mais Bieber s’en sort pas mal. L’opus contient de bons morceaux de RnB, des productions de qualité, quelques lourdeurs un peu plates mais aussi quelques featuring bien sentis (Big Sean, Nas…). En préparant cet article, j’ai aussi découvert que Justin s’est entouré d’un autre duo qui fait mouche à la production exécutive(depuis le bouillonnant Yeezus) : Kanye West et Rick Rubin, le jeune chien fou et le sage vénéré. Le talent des deux contribue sûrement pour beaucoup à la mutation du jeune homme et à son nouveau cap artistique.

Peut être que cet album te tiendra aussi compagnie. En tous cas, je valide l’album en tant que plaisir coupable de cette fin d’année. « Il n’y a que les cons … »

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