11 janvier 2012 : il n’est jamais trop tard pour faire un récap des temps forts de l’année passée !
L’année fut chargée, des surprises, des confirmations et de bien tristes évènements. J’ai concentré mes morceaux phares de 2011 dans une playlist Spotify que je vais vous commenter. Côté hip hop, l’année a été marquée par la révélation du crew Odd Future et celle de son leader Tyler The Creator. « Yonkers » est une déflagration salutaire et inventive au sein d’un hip hop qui se cherche de nouvelles idoles. Le crew ayant tout compris à la combinaison « Underground + Hipster + MTV » risque de faire parler de lui pendant un moment. Pour les comeback, on note Lil Wayne avec son puissant banger, « 6 Foot 7 Foot », Jay-Z et Kanye West réunis pour un « Watch the throne » plutôt fade et décevant (une telle réunion méritait un album d’un calibre bien meilleur) et Drake avec l’excellent « Take care ». A noter aussi l’excellent album intimiste du britannique Ghostpoet, « Peanut butter blues and melancholy jam ». Flying Lotus m’avait régalé en 2010 avec « Cosmogramma ». Cette année, il a mis en avant (et produit) son pote, Thundercat, pour le superbe « The Golden age of apocalypse ». Tous les ans, on cherche toujours les descendants de Dilla : cette année, hormis le frenchie Onra, « BTSTU » de Jai Paul a résonné comme le plus bel héritage de James Dewitt Yancey.
Dans les valeurs sûres de l’électronique en 2011, il fallait compter sur Siriusmo, Azari & III, Arnaud Rebotini et Para One (avec son label Marble). Avec quelques EP, le berlinois Sirusmo avait suscité l’attention de nombreuses oreilles ; « Mosaik » n’a fait que confirmer tout le bien que je pensais de lui. L’album est magistralement bien produit, les tracks sont magnifiques, c’est un incontournable de l’année. Tout comme les canadiens d’Azari & III car leur album éponyme marque le retour d’une house chaleureuse et bien dansante. Le taulier de la techno françause, Arnaud Rebotini, a livré un puissant album avec « Someone gave me a religion ». A juger avec « Another dictator » et « Another time, another place ». 2011 a également consacré Para One ; le producteur français a été dans tous les bons coups de l’année (la création de son label avec Surkin et Bobmo, Marble / des EP tonitruants chez Boys Noize Records, Sound Pellegrino ou Fool’s Gold avec Tacteel / un album commun avec San Serac, le génialissime Slice & Soda / la production du nouvel album de Birdy Nam Nam). Pour rester chez Marble, mentions spéciales aussi au tant attendu premier album de Surkin, « USA », qui m’a bien fait bouger la tête et au crew Club Cheval (Canblaster en tête pour ses productions imparables).
Metronomy mérite aussi un paragraphe à eux tous seuls. Leur « English riviera » est un exemple à suivre pour la pop : opus inventif et blindé de chouettes mélodies, les anglais ont signé leur retour avec un album phare qui risque de rester indémodable. « The look » « She wants », « The bay » sont des bijoux pop intemporels.
Mais cette année a aussi été source de tristes nouvelles pour tous les amateurs de bonnes musiques. Les décès de la légende soul Gil Scott-Heron, de l’îcone Amy Winehouse et de DJ Mehdi ont terni 2011. Plus que les deux autres (à mes yeux), la mort de Mehdi m’a beaucoup affecté. Sa discographie a marqué mon approche musicale (du hip hop à l’électronique) et il n’a jamais cessé de se réinventer, de réaliser de nouvelles collaborations pour se surpasser. J’ai toujours été épaté par sa vision éclectique de la musique et son amour de la partager. Il laissera un vide énorme dans le paysage musical français et même international. RIP Mehdi ♥ ∞ M