Enormément apprécié pour son grand talent incontestable de producteur musical, sans limite de genre, souvent critiqué pour ses frasques diverses et sa personnalité (ou son personnage…) à l’ego démesuré, l’artiste fait et fera toujours parler de lui. Car il sait comment rester sur le devant de la scène et dans le sillage des médias, et surtout proposer des projets artistiques qui dépassent de loin le périmètre sonore.
Kanye West était cette semaine de passage à Paris, au cinéma Max Linder, pour présenter son premier film intitulé « Runaway », faisant écho à son nouveau hit featuring Pusha T. des Clipse. La Jubox team fut à cette avant-première rien que pour vous.
Cet événement se présentait également comme une opération de promo pour son nouvel album arrivant en Novembre puisque la bande son de ce film est composé de plusieurs morceaux de cet opus.
Mais revenons tout d’abord sur Kanye le réalisateur. Car c’est bien lui qui est derrière la caméra, mais aussi devant. Acteur, réalisateur, esthète. A l’écriture, on retrouve Hype Williams, celui qui est responsable d’une bonne partie de ses clips, et à la direction artistique Vanessa Beecroft. Mr West arrive sans crier gare dans la salle, on découvre alors l’homme, humble, avenant, simple. Loin des clichés des médias. Il nous met d’ailleurs en garde, dans son film, sur ce que disent les médias. Kanye introduit son moyen métrage et c’est parti pour 40 minutes.
Un conte, une fable, d’une esthétique qui pourrait bien faire hurler les puristes hiphop du temps de College Dropout. Mais rien ne sert de crier au scandale car ce n’est plus uniquement une question de musique et de mouvement hiphop. On comprend, et on l’avait déjà compris, que Kanye va au delà du hiphop et de la musique. Artiste dans l’âme depuis sa tendre jeunesse, étant passé par la case Ecole de Design, tout ce qu’il avait d’artistique, de psychédélique, d’abstrait ressort. Kanye dans sa Lambo effectuant une balade en forêt, un gros son rock et rap, une comète arrivant sur terre, explosant devant sa voiture, incendiant la route. Une sorte de phénix aux airs d’ange allongé par terre, joué par la ravissante top model Selita Ebanks. Kanye la sauvant. Un film à l’image du producteur vantard ? La suite du film va plus loin qu’une histoire de super héros mégalomane. Kanye nous en dit un peu plus:
Kanye West – « Runaway » premiere in Paris from JuBox on Vimeo.
Une sorte de biographie, de tranches de vie de Kanye. Beaucoup de référence à son enfance, les couleurs, les animaux, la nature, la naïveté…Le phénix représenterait sans doute une part de lui-même, torturé entre son égo, son humilité, la honte et la fierté d’être de qu’il est, l’envie d’être différent et la peur de décevoir les autres…
Une sorte de film introspectif à l’esthétique travaillée et surtout, une bande son qui laisse présager un album de haute qualité (et bien meilleur que son précédent). Un son pop, rock, rap, électro, classique…un son qui transcende les genres. Kanye casse les cases, brouille les pistes, et maîtrise veticalement et horizontalement son business et son art. Un artiste complet touche à tout.
Kanye continuera de faire parler de lui car on l’apprécie ou on le hate, pas de demi mesures.
Le film est prévu d’être diffusé sur le net dans deux semaines . Affaire à suivre.
Pour conclure, détail qui a pour moi son importance: loin de tous les clichés qu’il dégage et qu’on lui donne, malgré son statut de popstar, il a su être humble et respectueux pendant toute la soirée: à l’heure, à l’écoute, aimant parler aux gens, souriant.. c’est rare chez les stars U.S. venant en France. Kanye est peut être quelqu’un ou quelque chose de rare…
Le titre Runaway est sur iTunes. Son album sort le 22 Novembre, on en reparle bientôt.