Mon premier avis sur cet album n’était pas aussi clair. Je suis passé en plusieurs étapes, du « c’est quoi ce son ? » à « j’aime pas » (avec les premiers morceaux sortis au compte-goutte sur le web), puis « je suis mitigé sur l’album » à « j’adore et iTunes ne sait plus lire que ça en ce moment« . La bascule du rejet à l’adhésion à cet opus se traduira en trois étapes.
Step 1 : Hip Hop saved my life
En tant que fan de hip hop et des premiers albums de Kanye West, la première réaction sur les premiers sons dispersés sur le web a été plutôt répulsive. Qu’est-ce que l’homme qui a révolutionné la production du hip hop nous fait avec son auto-tune ?
Finalement, je fus dérouté par le virage à 180° des prods de Kanye. Je voyais parfaitement l’évolution des instrus présentes sur le « Blueprint » de Jay-Z (« Izzo », « Never changes », « Heart of the city (Ain’t no love) » aux morceaux de Graduation (du superbe « I wonder » à « Flashing lights« ). Le rejet initial de cet album était donc expliqué par la déception de ne pas entendre les types de sons de Kanye qui m’ont tant marqués. Ma première écoute de « Robocop » ou de « Heartless » ne me laissait présager rien de bon pour ce quatrième album. Et pourtant …
Step 2 : Touch the sky
Cette orientation représente, pour Kanye, finalement une recherche d’universalité dans sa musique. Mr West veut devenir le nouveau Michael Jackson, « the New King of Pop » et surtout ne plus être catalogué en tant que rappeur (cf interview dans Fader Magazine).
Le talent incontestable de Kanye (accompagné à son égo démentiel) le guide vers un autre avenir. Si le succès continue de lui coller à la peau tout en poursuivant la création de productions jamais entendus, il remportera son pari : faire parti des Michael Jackson, Madonna, Phil Collins ou Prince c’est-à-dire des Mythes de la musique. « Petit Kanye deviendra grand », il souhaite passer ainsi du statut de producteur underground que tout le monde s’arrache à celui d’artiste hip hop incontournable pour devenir prodige visionnaire de la musique. Cet émancipation fait résonner les paroles de « I wonder » … « And I wonder, if you know, what it means, to make your dreams come true« .
Une fois que j’avais pu faire l’effort de le déclasser des artistes hip hop, de passer au-dessus de l’abus d’auto-tune, j’ai commencé à apprécier cet album et en découvrir ses pépites. Le tubesque « Love lockdown » réussit à mélanger la force de percussions rythmées avec la beauté du piano. « Street lights » est dans la lignée des grands tubes pop de Coldplay. Je ne suis pas particulièrement friand de Coldplay mais dans les mains de Kanye, il y met un je ne sais quoi qui rend le titre imparable. Personnellement, le titre le plus visionnaire et représentatif de cette nouvelle forme de hip hop est « Paranoid« . Le morceau produit est une véritable bombe qui fait remuer les fessiers et bouger les têtes.
Step 3 : Everything I Am
Annexes :